Démarche
Ma pratique artistique est interdisciplinaire : sculpture, image, performance, écriture et dessin se côtoient dans mes installations. L’installation est un laboratoire où je peux explorer les relations singulières et puissantes entre les choses, comme une écriture de l’espace, par fragments et sensations. J’y explore mon rapport sensible à la matière dans un désir de créer des opportunités de correspondance avec celle-ci. Je façonne des formes organiques en céramique où l’on sent le travail de la main. Certaines de ces pièces ressemblent à des pierres, petits objets que l’on ramasse, conserve et préserve, que l’on caresse dans le creux de nos mains. Ces petits objets deviennent chargés par les gestes passés. Ils en gardent une trace, une mémoire et deviennent infusés de cette sensibilité. L’activation de ces derniers lors de performances amplifie cette sensation d’attraction entre les corps et révèle leur désir de rencontre. Puis, la répétition et l’accumulation surviennent comme rappels de leur présence ancrée.
Puis, l’installation devient un matériel de fiction, un espace spéculatif et narratif où la matière s’exprime, se meut et se transforme. L’engagement du corps est une façon d’ancrer les gestes dans le réel. Ou peut-être cela permet-il de générer une fiction nouvelle où les gestes me saisissent, où une relation de proximité grandit. Les objets agissent comme des extensions de mon corps, des manières de prendre conscience de mon corps dans l’espace, de mes sensations. Ils me permettent de créer de nouvelles manières d’entrée en contact avec ce qui m’entoure.
Par les textures et les formes des éléments présentés dans mes installations, je tente de susciter une attraction. Dans [le bruit des choses tranquilles] (2023), une vidéo présente des mains qui découvre par le toucher une pièce en céramique. Les gestes agissent comme un langage et les sous-titres de la vidéo transmettent un dialogue spéculatif avec l’objet. Dans Rencontre avec la matière vibrante (2024), le récit me permet de spéculer sur les désirs et sur la vie qui habite la matière et les objets. Le texte d’accompagnement de l’oeuvre révèle l’agentivité de ces objets qui semblent bouger dans l’ombre, lorsqu’on ne le regarde pas.
Biographie
Originaire de Sherbrooke,
Laurence Lapointe-Roy vit et travaille à Montréal. Elle a complété un
baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal
en 2023 et y poursuit présentement sa maîtrise. Son travail a été
présenté au CDex de l’UQAM, à la Galerie de l’UQAM, à Fais-moi l’art à
Montréal, à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme à la Place des Arts, à la
galerie Art mûr à Montréal ainsi qu’au centre d’artistes Sporobole à
Sherbrooke. Elle est impliquée au
sein d’Item, la revue universitaire de la maîtrise en arts visuels et
médiatiques de l’UQAM.
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crédits photo: Fais-moi l’art